Grandir c’est bien, mais grandir c’est dur.
Grandir, c’est s’entendre dire « À l’époque où… quand j’étais plus jeune ».
Grandir, mais surtout vieillir.
Acquérir une certaine sagesse.
Finie l’étroitesse d’esprit.
Le temps des responsabilités est bel et bien arrivé.
Tu changes de langage, tu ne te sapes plus en triple XL.
Tu lis un peu plus, tu dors plus ou moins mal.
Tu essayes de mieux manger et ton emploi te rend « overbooké ».
Tes amis sont « jetlagés ».
Du coup toi, tu te fais larguer.
Les vrais sont présents et en même temps absents, car, grandir, c’est voir le temps passer trop vite.
C’est s’amuser tout en étant en train de penser au surlendemain.
Surmenés, les mains liées et ce dos qui se courbe au fil des années.
T’as plus trop le temps de te pavaner, de flâner.
Tu fanes sur place, ça se voit, t’as craqué.
Quand tu grandis, les bonbons se transforment en Euphitose® et dès fois, t’es accro au deux !
Tu n’oses plus faire des trucs de fou, car le chiffre devant toi te met en garde et celui de derrière se fend la gueule sur ta tête de victime.
En gros, ce nombre t’obsède.
Tu grandis, non, tu vieillis et là, tu te dis:
« Eh merde, c’est loin derrière les rêves, car plus d’ImaginR®, plus de droits à la découverte chez SNCF®, t’es trop vieux pour le MK2® ».
Tu sors plus de chez toi, car t’es ni bambins, ni ado, plus étudiant, ni adulte, ni sénior. Et encore une fois tu te fais avoir.
Mais qui sais, c’est peut être ça “grandir”.
Se faire baiser, traverser les années, s’endurcir pour que le passage du temps soit moins éprouvant à chaque balai supplémentaire.
En gros, je dirai pour finir “Mets de l’huile”.