Simuler un état.
Se mentir à soi-même, à ceux qui t’entourent.
Peur de blesser, que l’on s’apitoie sur ton sort, que l’on essaye de te remonter le moral, que l’on te juge tout simplement !
Orner ces paroles de coton pour ne pas froisser. Évaluer le taux d’acidité de chaque mot, chaque syllabe.
Je ne suis plus moi pour te plaire à toi.
Une autre « moi » pour ne pas affecter les autres de mon état.
Cet état filandreux qui au moindre souffle pourrait disparaître.
Cet état d’être à cran, feignant d’exploser à tout moment.
Cet état nocif qui malgré moi grignote et saccage mon intérieur.
Alors que reste-t-il de ta personne ?
Où t’es-tu égarée ?
À quel moment as-tu perdu tout contrôle ?
Des questions sans réponses.
Des réponses qui font peur.
La complaisance de cet état aurait-elle raison de moi ?
Au final peut-être que la vraie « moi » c’est cela ?
Une âme qui se vide, une voix qui s’éteint, un esprit qui sombre, un corps qui s’oublie, un être qui s’évanouit.
Un jour, ça ira mieux, et tu le sais.
Ces mots auront encore une fois permis aux larmes de rester enfouies.
Encore cet état.
Toujours simuler, toujours enterrer, toujours sourire.
Toujours cet état, toujours cet autre « moi ».
Toujours cet état.
Toujours.