Il savait les mots. Il portait en lui les sons du désir. Il avait appris à mentir pour lui faire plaisir. Édulcorer ses faits et gestes. Maintenir la flamme, doucement. L’emprise de plus en plus intense. Vicieuse, quand il savait que ce n’était qu’un jeu déguisé en réalité. Il savait les mots pour mettre fin à toute magie. Il savait les mots. Porter les coups de grâce à fleur de peau. S’immiscer au plus profond de son être. Laisser quelques...
Ce moment de vide.
Où tu ne ressens plus rien.
Comme si tu t’étais habituée à ta propre douleur.
Vide.
Ce moment où tu as décidé de tout laisser tomber.
Accepter.
Ne plus s’acharner.
Juste laisser les choses se faire ou pas.
Quand la flamme s’est éteinte pour de bon.
Sentiment de liberté étouffante, d’un trop plein de choses et d’actions non menées à terme.
La réalité. Rien de plus cruel pour une âme rêveuse, un esprit fou, un cœur en amour. Se retrouver face au vrai reflet. N’avoir pour frontière que celle fixée par soi-même. Prendre le soufflet de la vie. Et savoir au fond de soi. Limpide et fugace comme l’eau. L’idée même du vrai se bousculant avec vos idiotes fantaisies. La vérité en duel avec le déni, le vôtre. Refuser la déformation du réel et sentir le vide transpercer la bulle de ses...
Tu ravales.
Toujours se contenir, ne pas pleurer.
Tu larmoies, mais ça ne coule pas.
Tu te consumes.
Tu contrôles la boule qui te monte à la gorge.
Soi-disant.
Tu ne contrôles que dalle.
Tu aimerais juste exploser et crier ce qui te ronge.
Ton ventre se tord.
Tu ravales.
La voix chevrotante, la gorge sèche.
Tu ravales.
Ça ira mieux jusqu’à la prochaine crise.
C’est ainsi. Nous ne sommes qu’une suite de mots, un enchaînement de faits, une multitude de gestes. Marqués à vif sur fond blanc tel une vieille histoire qui nous serait contée. Ratures et sauts, froissements et déchirures. Note et interlignes. C’est rapide, appliqué, lent et parfois même indéchiffrable. Nous avons écrit ensemble ce passé qui nous apprendra à ne plus, je l’espère, commettre les mêmes faux pas. Dos à nos rêves communs, c’est une...
Par moment, les mots ne suffisent plus.
La tête ne pense plus.
Le mal s’invite, il s’immisce et s’installe sans crier gare ?
Subir, fuir ou s’imposer.
Lasse de chercher à comprendre d’où provient ce mal-être.
Je dérive…
Entrebâiller la cellule de mon cœur.
Te souffler ma haine et t’insuffler tous ces sentiments qui m’encombrent et que tu ne captes pas.
J’ai fait un pas dans le vide et me voici en apesanteur dans l’attente d’un signe.
J’attendrai à l’entrée de ta bouche afin de boire tes mots qui mettront un terme à ma chute.
Les mots ne sont bons que quand l’âme pleure. Un homme triste est un homme inspiré. Les blessures suintantes et suppurées livrent des vers virulents et emplis d’une force mélangeant la rage, la tristesse et le désespoir. Ils disent que l’espoir fait vivre, mais à quoi bon faire subsister une âme morte ? Une coquille vide se craquelant à chaque souffle. Je me disloque, achevé moi. Démembrée. Écœurée d’amour, évidée de ma substance. Ma moelle...
L’homme a ce penchant sombre et malsain qui consiste à s’enfoncer un pic dans une plaie déjà entrouverte… Du moins, je fais partie de ces gens qui ont besoin de claques émotionnelles afin de remettre leurs idées vagabondes en place. Je divague vite, je me laisse emporter par mon « moi » numéro 13 qui rêve en secret d’avoir un cœur à nouveau. Tu te rends malade, la boule de nœuds élastique qui tord ton estomac et te remonte à la gorge se...
Viens le jour où tu sens ou ne ressens plus rien. Tu aimerais te persuader qu’il reste quelque chose, car ton cœur bat bel et bien encore tout au fond de toi. Mais ta raison te rattrape. Elle fait le point. Elle liste les choses positives, elle trie les souvenirs. Bons et mauvais. Elle s’imprègne une dernière fois de toutes ces choses qui te constituent. Celles qui font de toi la personne que tu es et celle qui n’est plus. Elle défait les liens...
