Viens le jour où tu sens ou ne ressens plus rien.
Tu aimerais te persuader qu’il reste quelque chose, car ton cœur bat bel et bien encore tout au fond de toi. Mais ta raison te rattrape. Elle fait le point. Elle liste les choses positives, elle trie les souvenirs. Bons et mauvais. Elle s’imprègne une dernière fois de toutes ces choses qui te constituent. Celles qui font de toi la personne que tu es et celle qui n’est plus. Elle défait les liens permanents qui te rappellent les lieux, les moments d’allégresse. Les chansons anecdotiques, les vêtements froissés au fond de la commode, les photos, les mots doux. Repasser pour une ultime fois une tranche de vie. Vos lectures échangées, les musiques qui vous consument, les disputes, les moments tendres et intenses.
Elle fait le vide. Une page blanche qui se réinventera. Une page blanche plus belle, plus forte, plus confiante, plus sûre d’elle. Une page blanche qui se tourne sur une histoire qui fut belle, passionnelle, remplit d’amour, d’inconscience, de rêve, de peur, de fautes, d’apprentissage, une histoire humaine, blessante, marquante et j’en passe.
Viens le jour où tu décides que cela s’arrête, car il n’y a plus rien à espérer. Je me répète sûrement, mais « l’espoir à besoin d’être deux »… Tu fermes la boîte à double tour et laisses la clef tomber dans le fleuve des lendemains sans fin qu’ont créés tes chaudes et tristes larmes.